Il est vrai que le mois du Design Thinking s’est achevé avec le mois d’aout, cependant nous vous avons préparé un complément de Design Thinking que nous espérons va être aussi enrichissant pour vous que pour nous. Ce complément vous est présenté par l’équipe Agile Algeria sous la forme de l’interview de Mr @M’hamed KASASNI, chef de projet dans le secteur bancaire et product owner que nous avons eu le plaisir d’interviewer sur son expérience avec le Design Thinking dans sa vie professionnelle.
Agile Algeria : Pourriez-vous nous parler de vous, de votre parcours ?
M’hamed : Je m’appelle M’Hamed, je suis chef de projet dans le secteur bancaire. A travers mon parcours, j’ai été initié aux méthodologies Agiles et au design thinking (DT) en travaillant sur des projets d’innovation.
Agile Algeria : Comment définiriez-vous le design thinking et ses champs d’utilisation ?
M’hamed : Il s’agit d’un ensemble de techniques et d’outils qui nous permettent de trouver au moins une solution à une problématique donnée. Le design thinking s’appuie sur la cocréation et permet de combiner les compétences analytiques de certains et les compétences intuitives d’autres en incluant différents profils au sein de l’équipe projet.
Agile Algeria : Y a-t-il des limites au DT ?
M’hamed : Si je m’appuie sur mon expérience je dirai qu’il existe 3 freins majeurs au DT :
Le premier est le fait qu’il soit une technique gourmande en ressources. Afin appliquer correctement la méthodologie et d’en dégager de la valeur, il faut investir du temps (entre plusieurs semaines à plusieurs mois) avec un nombre non négligeable de personnes.
Le deuxième est qu’il ne peut être appliqué sur tous types de projets. En effet, il y a des domaines pour lesquels le design thinking montre vite ses limites. Les contraintes légales et réglementaires sont imperméables à la méthode. Le banquier que je suis le confirme : les limites de la créativité sont assez vite atteintes dans ce domaine, notamment en Algérie où le secteur bancaire est fortement règlementé.
Le troisième frein est le manque de critique qui est un fondement de cette approche. La critique constructive est indispensable afin d’éclairer les participants sur les détails à améliorer pour des itérations plus abouties.
Agile Algeria : Comment avez-vous découvert le Design thinking, et êtes devenu un utilisateur ?
M’hamed : Lorsque j’ai changé de poste, de la MOA vers le Product Management, j’ai été amené à travailler sur des projets d’innovation et j’ai été initié au DT. Une fois la technique adoptée, je l’ai exploitée à chaque fois que j’étais impliqué dans des projets nécessitant de la créativité.
Agile Algeria : Nous savons que vous aimez coacher, accompagner et transmettre des savoirs. Est-ce que le DT est un concept utilisé dans la préparation de vos séances d’accompagnement ?
M’hamed : Tout à fait, lorsque j’anime des ateliers et accompagne des équipes dans la recherche de solutions à leurs problématiques, je commence par cette technique. Celle dernière me permet d’introduire les méthodologies agiles et le concept d’itération d’une façon simple et applicable facilement. Souvent aussi, les ateliers sont ludiques et permettent une adhésion aisée et simplifiée des parties prenantes du projet.
Agile Algeria : Globalement, quels sont les avantages du design thinking pour la conception d’un produit ?
M’hamed : Le premier avantage c’est d’être user-centric, où l’on place vraiment le consommateur du produit au centre de la conception de ce produit ou service. C’est un grand avantage qui nous évite d’être en décalage avec ses besoins et ses attentes. Le deuxième avantage est de pouvoir créer de la valeur ajoutée via de l’innovation en réunissant différents profils dans l’entreprise afin de produire un maximum d’idées et d’inventer de nouvelles solutions.
Agile Algeria : Le DT peut-il être utilisé qu’avec d’autres méthodes de gestion de projet que les méthodes agiles ?
M’hamed : Comme déjà évoqué, le DT présente des limites particulièrement lorsqu’il s’agit de périmètres ou sujets où le cadre réglementaire ne permet pas de favoriser la créativité. Cela dit, j’ai déjà eu recours au DT pour solutionner une phase de projet qui était lui géré en mode waterfall (méthode de gestion projet classique). Faire intervenir l’équipe projet en atelier DT avait permis de trouver des idées innovantes pour palier au blocage.
Agile Algeria : Comment favoriser l’esprit d’intelligence collective lorsqu’on veut faire du design thinking ?
M’hamed : C’est effectivement la base de cette méthodologie. En tant que coach, nous devons surtout être en posture de facilitateur, être une ressource pour le collectif et se mettre à son service. Cela veut aussi dire renoncer à vouloir tout contrôler. Il s’agit de faire confiance à l’équipe projet. Supprimer la censure et le jugement permet également de rappeler que le droit à l’erreur est normal pour faciliter et aider à la prise d’initiatives.
Agile Algeria : Pourriez-vous nous faire un retour d’expérience sur l’une de vos meilleures expériences vécues en utilisation du DT ?
M’hamed : Un des meilleurs ateliers auxquels j’ai participé est un atelier dans le cadre d’un mécénat solidaire où j’ai été membre d’une équipe de 8 personnes de différents pays. La mission consistait en la mise d’une nouvelle offre, de repas pour les parents d’élèves, qui reste dans l’esprit de la startup bénéficiaire. Il s’agit d’une offre écologiquement et socialement engagée.
C’était top de se retrouver dans un secteur qu’aucun de nous maitrisait, de prendre du temps pour se connaitre et connaitre nos périmètres de forces. Il était également question de combiner nos idées et les compléter pour enfin aboutir à une offre de bout en bout à présenter à la startup de restauration.
C’est un projet pour lequel j’ai pris grand plaisir à réaliser. Finalement, on se rend compte que même si nous n’avions pas d’expérience dans le périmètre de la restauration, ensemble nous avons réussi à coconstruire une offre à tester en un temps record.
Agile Algeria : Quels sont les avantages pour les organisations et les leurs équipes d’appliquer le design thinking ?
M’hamed : L’un des principaux avantages est de se rapprocher le plus du client afin de créer des produits et services adaptés et à valeur ajoutée. Aussi, il est possible d’aboutir à des solutions innovantes en un temps record tout en permettant de développer une culture de résolution des problématiques avec des équipes pluridisciplinaires et transversales.
Agile Algeria : Des conseils pour les dirigeants et producteurs ?
M’hamed : La mise en place de cette organisation demande une gymnastique non négligeable essentiellement pour des entreprises de grandes tailles. Le DT représente un très bon outil pour les évolutions nécessaires à l’ère du digital que nous vivons. Une transition qui prendra du temps à se mettre en place mais avec de nombreuses vertus sur le long terme.
Agile Algeria : M’Hamed, le mot de la fin ?
M’hamed : Je voudrai dire à toutes les amoureuses et à tous et amoureux de la gestion de projet que le DT vous aidera grandement dans vos projets de digitalisation surtout si vous avez une partie innovation.
Alors sautez le pas en vous initiant au DT ! Agile Algeria propose justement un contenu très intéressant pour s’imprégner des bases du DT.
Agile Algeria : M’Hamed, nous vous remercions pour avoir participer à notre interview ; que de meilleure conclusion que ce que vous dites, nous n’avons rien à rajouter à part de vous dire, chers lecteurs, de nous suivre sur LinkedIn pour toujours plus de contenu instructif.
Source : Agile algeria
Date de publication : 14 septembre 2022
Auteur : Travail collectif équipe Agile Algéria en collaboration avec M. M’hamed KASASNI